Nuisibles
Maria Poumier,
le 18 janvier 2007.
Le 17 janvier
2007, comparaissait à la 10ème chambre d’Appel du
Palis de justice de Paris Raphaël Schoemann, auteur de menaces
de mort matérialisées par l’envoi de 12 lettres anonymes (au
moins) accompagnées de balles de 22 long rifle, et détenteur à
son domicile d’un arsenal d’armes, dont certaines parfaitement
interdites en France. Chaque intervention a confirmé le
sentiment commun : le jugement en première instance, très bénin
(le condamnant à 6 mois avec sursis et à verser 1000 euros aux
plaignants qui avaient un avocat, et 1 euro (un euro, oui) aux
autres, avait sous-estimé notre Schoemann, le terroriste qui se
réclame du judaïsme. Celui-ci a gardé la même arrogance que la
première fois, ne s’est pas privé d’insulter et de calomnier sur
plusieurs points précis les parties civiles, en les traitant de
« Service après vente du Troisième Reich », qui n’avaient pas
volé ce qui leur arrivait, étant donné leur « férocité
verbale ». Les avocats présents ont signalé des détails
troublants, qui n’avaient pas encore été relevés : les munitions
saisies chez M. Schoemann ne correspondaient pas aux armes
saisies ; la seule arme chargée (de 5 balles) était le revolver
22 long rifle trouvé chez lui, acquis juste avant l’envoi des
missives chargées ; après sa première condamnation, il a à
nouveau menacé l’une des victimes, M. Gilles Munier, avec
un courrier mentionnant explicitement les pratiques des ligues
de défenses juives qui ont tenté d’assassiner M. Faurisson et
qui ont été protégées par le silence (citations d’un texte de
1995, écrit par M. Faurisson en personne !). Une avocate
aimerait vraiment savoir dans quel genre de société
d’export-import avait travaillé M. Schoemann avant de prendre sa
retraite, qui change d’ailleurs d’adresse constamment ces
derniers temps. Bref, comme l’a écrit et répété Ginette
Skandrani, l’enquête a été extrêmement superficielle, et
tout, à commencer par la conviction de notre Rambo sur le retour
qu’il ne risquait rien de bien méchant, indique que l’inculpé
est un professionnel parmi d’autres professionnels de la
terreur.
Voici quelques
réflexions supplémentaires, présentées comme telles au
tribunal : « Ce n'est pas ma faute si les faits sont les faits :
un ancien Président des Etats-Unis, devenu prix Nobel de la paix
en 2002 et qui avait négocié le traité de 1979 entre Israël et
l'Egypte est monté sur la scène du monde pour crier que la
politique étrangère des Etats-Unis est largement devenue l'otage
de l'Etat hébreu et qu'il s'agit de délivrer le pays des agents
de l'étranger dont la nation d'Abraham Lincoln serait devenue la
proie à son corps défendant, ou sans s'en douter, ou encore avec
son consentement discret. Mais, dans ce cas, comment Israël
s'est-il infiltré au sommet de l'Etat et comment a-t-il pris la
direction des plus importants rouages de l'empire américain? M.
Carter ne s'en explique pas … [dans son livre Palestine, La
paix et non l’apartheid, paru aux Etats-Unis il y a deux
mois, encore inédit en France] » Les victimes de M. Schoemann
partagent l’analyse du président Carter, et l’angoisse du
philosophe français récompensé par l’Etat français par une
médaille de la Monnaie de Paris en 1987 pour l’ensemble de son
œuvre Manuel de Dieguez, à qui sont empruntées les phrases
ci-dessus (http://pros.orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/europolitique/lang_deux.htm).
. Nous tous qui
constituons les cibles de M. Schoemann, présents et absents,
ceux qui font appel et ceux qui se sont résignés ou qui enragent
en silence, nous avons une base de réflexion commune : nous
avons choisi de nous battre par des moyens strictement
pacifiques pour que la France ne tombe pas aussi bas que les USA
dans la soumission à des intérêts étrangers, le meurtre de
masse, le sacrifice des intérêts de sa population pour des
fantasmes criminels de toute puissance, et la « tartuferie
complète » des élites.
Il y avait des
gens très bien cotés sur la place publique, parmi les fiches que
M. Schoemann constituait, tel Mm. Pascal Boniface,
Michel Warshawsky, J.-P. Chagnolleau, outre Mm.
José Bové, Alain Lipietz, Maurice Butin,
Jean-Claude Willem, Eyal Sivan, Monique
Chemillier Gendreau, concrètement menacés ; et il est
important de le savoir parce que M. Schoemann a essayé de
convaincre le tribunal que les gens qu’il veut toujours éliminer
en priorité (il a agi « en état de nécessité », dit-il) sont des
réprouvés, des monstres. Le jugement en première instance
partait de l’hypothèse de la bonne foi complète de l’accusé, qui
serait un individu complètement isolé, et dont toute la
fantaisie culminerait dans un plaisir solitaire inoffensif
quoique honteux, l’envoi de lettres anonymes et néanmoins
personnalisées, avec le menu cadeau des balles de 22 long rifle.
C’est à partir de cette hypothèse optimiste que le parquet
n’avait pas fait appel, et l’audience d’hier n’avait pour enjeu
que le montant des dédommagements aux victimes.
Maître Isabelle
Coutant-Peyre, victime, a souligné la gravité du fait qu’une
avocate ne puisse pas faire son travail en France sans danger,
et qu’elle risque l’assassinat, comme les avocats de Saddam
Hussein, parce que les gens qu’elle défend déplaisent.
Mondher Sfar, historien et chercheur, a renchéri sur cette
atteinte tout à fait précise à notre liberté de pensée et
d’expression. Il y a lieu d’affirmer que M. Schoemann avait bel
et bien entrepris de passer à l’acte, qu’il n’était pas seul, et
que s’il avait réussi son forfait, il aurait eu le soutien
explicite d’une partie conséquente de ce qui se qualifie comme
juif et/ou défenseur de l’Etat d’Israel. Tant qu’il ne sera pas
sérieusement pénalisé, d’autres pourront croire qu’ils peuvent
« finir le travail » sans trop de dégâts pour eux.
En effet, la LICRA
partage entièrement l’opinion de M. Schoemann sur mes activités
personnelles, puisqu’elle fait un procès à l’auteur et à
l’éditeur du livre L’autre visage d’Israël, par Israël
Shamir, Israélien dissident au sujet duquel il m’avait adressé
une première lettre de menaces très argumentée parce que je
tiens à le faire connaître, de même qu’à Mlle. Annie
Coussemant, l’une de ses traductrices. Et la LICRA a
toujours approuvé le meurtre extrajudiciaire des gens dont les
opinions déplaisent aux fanatiques se réclamant du judaïsme.
Fondée en 1927 sous le nom de « Ligue contre les pogroms »,
devenue ensuite LICA « Ligue contre l’antisémitisme », et enfin
LICRA, cette ligue s’est créée pour soutenir un assassin qui a
avoué son crime et l’a revendiqué au nom du judaïsme « pour
venger les siens » : il s’agissait d’un Ukrainien nommé
Schwartzbad qui abattit en pleine rue à Paris un autre
Ukrainien, le général Simon Petlioura ; celui-ci avait obtenu du
gouvernement français le statut de réfugié ; Schwartzbad l’avait
donc abattu froidement, sous prétexte qu’il aurait organisé des
pogroms dix ans auparavant, ce qui est contesté par une partie
des historiens ukrainiens, et alors que ce général est considéré
comme un héros national par les Ukrainiens, encore aujourd’hui.
L’avocat de la Ligue dans cette affaire était Henri Torrès, et
il a obtenu l’acquittement pur et simple, demandé au nom des
juifs. 80 ans plus tard, la LICRA, en la personne de son actuel
président, M. Patrick Gaubert, a réaffirmé qu’elle considérait
comme justifié cet exploit sous prétexte du droit à la vengeance
des juifs, en protestant le 25 mai 2006 contre les cérémonies
organisées par les Ukrainiens à Paris en honneur de leur héros
et martyr le général Petlioura (voir Le Monde, 27 mai
2006).
Personnellement,
j’affirme en conscience que M. Schoemann avait commencé à mettre
son projet d’assassinat à exécution. C’est après l’audience du
jugement en première instance que j’ai réalisé que j’avais déjà
vu M. Schoemann quelque part, et en fait, dans des circonstances
sans équivoque, rôdant autour de mon domicile, et guidé par un
individu brandissant une carte de police, qui cherchait à savoir
ce qu’on voyait de mes fenêtres. J’avais d’ailleurs prévenu le
commissariat de police auprès duquel j’avais déjà déposé
plainte. C’était à une époque où ni moi ni les gendarmes
n’imaginions autre chose qu’un cinglé à interner, à l’origine de
la lettre de menaces, et ils s’étaient bornés à me rassurer… A
l’audience, M. Schoemann n’a pas démenti les faits.
L’avocat de M.
Schoemann n’avait pas craint, lors de la première audience, de
faire état de son amitié avec son client et avec Eric Raoult,
député qui n’a jamais cessé de manifester son soutien à l’Etat
juif, cette entité unique au monde qui impose la terreur avec
des attentas ciblés, sur son territoire comme à l’étranger,
depuis sa fondation en 1948, déjà imposée à l’ONU par
l’intimidation et les manigances. M. Schoemann se croit donc
assuré de bénéficier de soutiens bien placés dans l’Etat
Français, de même que toute une racaille qui pratique impunément
des tabassages sous prétexte de judaïsme en France, en
particulier au sein de groupements para-militaires comme le
Betar et la Ligue de Défense Juive, dont les antisionistes
conséquents réclament la dissolution depuis des années.
Un exemple, outre
celui de l’agression dont Mme Skandrani a été victime
chez elle, récemment : le 28 septembre 2004, une bande masquée a
fait une descente à la librairie Au Pays de Cocagne, dans le
quartier du Marais, à Paris, parce qu’un auteur y présentait un
livre qui déplaisait aux fanatiques du sionisme. J’étais là, et
j’y ai écopé de quelques bleus. Mais la libraire et d’autres
personnes présentes ont été sérieusement amochées, outre des
dégâts matériels considérables. Plusieurs plaintes ont été
déposées, mais l’officier de police judiciaire qui s’est
présentée sur les lieux n’a jamais convoqué personne pour
entendre nos témoignages, il n’y a eu aucune enquête, la
librairie a fermé, et la jeune femme libraire est en hôpital
psychiatrique.
Les expertises
psychiatriques ont conclu que M. Schoemann, quant à lui, n’était
pas exactement un malade mental. Il faut bien revenir cependant
sur son cas, car il correspond à un type psychologique très
répandu, qui prétend asseoir son immunité sur l’usurpation des
souvenirs de souffrances de la Shoah, que seuls des farfelus
peuvent mettre en doute par ailleurs, comme l’a dit l’un des
avocats.
M. Schoemann a eu
l’outrecuidance d’invoquer le passé de ses parents pour
justifier un traumatisme psychologique. En fait, ses parents ont
passé quelques mois dans le camp de transit de Rivesaltes, puis
à Gurs et Noé, dans le midi, à la suite de la rafle du Vel
d’hiv, après quoi toute la famille s’est retrouvée en liberté en
1943. Heureusement, en France, ces camps de concentration n’ont
nullement donné lieu à des carnages. Des carnages de civils
innocents, oui, il y en a eu, dans l’histoire de France récente,
bien sûr, de chrétiens, de musulmans, d’animistes et de juifs:
Haïtiens gazés sur ordre de Napoléon en 1802, gazage d’Algériens
en 1845, massacres de Sétif en 1945, massacre de 300 000
Malgaches en 1947, encore des gazages d’Algériens en 1957,
massacres de manifestants à Paris en 1961 et 1962. Il est même
très important de rectifier l’opinion du président Carter, qui
considère le traitement des Palestiniens comme pire que
l’apartheid en Afrique du Sud. C’est l’histoire coloniale, et en
particulier l’histoire coloniale française, qui a fourni les
modèles dont s’est inspirée l’Afrique du sud, que continue à
appliquer l’Israël, et qui sont sous-tendus par le mépris
complet pour une partie de l’humanité.
La gravité de la
logique de M. Schoemann est là : lui et ses comparses sont prêts
à traiter tous les Français comme des êtres inférieurs, des
colonisés, des bêtes, des « nuisibles », comme il dit. Le cas
le plus récent est celui de deux éboueurs agressés dans le
Marais, qui se veut une enclave où les juifs auraient le droit
de faire la loi, au lieu d’obéir à la loi française. Notre
combat est un combat pour l’égalité des Français en France, et
l’égalité de tous les habitants de la Palestine historique chez
eux. Les tribunaux, m’a-t-on expliqué, n’ont pas exactement pour
but de faire régner la justice, mais plutôt l’ordre public.
Imaginons ce qui se passerait si des descendants des Haïtiens et
des Algériens massacrés jadis, ou encore reclus dans des camps
de travail pendant 1 ou 2 ans, comme cela fut le cas pour les
parents de M. Schoemann, décidaient de se venger en flinguant
quelques personnes de leur choix….
« A l'heure où la
planète est redevenue une poudrière théologique, il n'est pas
besoin de se montrer grand clerc pour savoir qu'au cours des
prochaines années, le peuple élu écrira l'histoire de la planète
sur le mode le plus sanglant et qu'il est urgent d'approfondir
une science politique qui souffre de légèreté » écrit Manuel de
Dieguez. Confirmer à M. Schoemann la mansuétude de la justice à
son endroit, c’est donner le feu vert aux tueurs se réclamant du
judaïsme, tandis qu’un Redeker, se disant menacé par un jeune
musulman, a reçu d’emblée une protection médiatique et
policière. Quel rapport avec l’ordre public ?
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