Les Pâques sanglantes du Dr Ariel
Toaff
par
Israël Shamir
(février 2007)
traduit de l’anglais
par Marcel Charbonnier
Le sang, la trahison,
la torture et la reddition sont si intimement mêlés, dans
l’histoire du Dr Ariel Toaff, un juif italien, qu’on pourrait
croire qu’elle a été campée par son éminent compatriote Umberto
Eco. Ce Dr Toaff est tombé par hasard sur une découverte
effrayante : horrifié, il n’en poursuivit pas moins
courageusement son chemin, impavide, jusqu’au jour où il subit
la pression – insupportable – de sa communauté. Il a fini par se
rétracter. Brisé.
Le Dr Toaff est le
fils du grand rabbin de Rome. Il est professeur à l’Université
juive de Bar Ilan, non loin de Tel Aviv. Il s’est fait un nom
par ses études pénétrantes sur la juiverie médiévale. Sa somme
en trois volumes : Amour, Travail et Mort (sous-titrée La vie
juive dans l’Ombrie médiévale) est une encyclopédie de son champ
de recherches (lequel pourrait paraître, à première vue,
extrêmement spécialisé). C’est en poursuivant ses recherches
dans ce domaine qu’il découvrit que les communautés juives
ashkénazes vivant dans le Nord de l’Italie pratiquaient une
forme particulièrement horrible de sacrifices humains : en
effet, leurs sages et leurs adeptes kidnappaient et crucifiaient
des bébés chrétiens, dont ils utilisaient le sang au cours de
rituels magiques invoquant l’Esprit de Vengeance contre les
Goyim honnis.
Il s’est, en
particulier, intéressé au cas de saint Simon de Trente. Ce bébé
âgé de deux ans, originaire de la ville italienne de Trente, fut
kidnappé chez lui par une poignée de juifs ashkénazes, à la
veille de la Pâque de l’an 1475. La nuit suivante, les
kidnappeurs assassinèrent l’enfant, le saignèrent, lui
transpercèrent le corps avec des aiguilles, et le crucifièrent,
la tête en bas, aux invocations : « Puissent tous les chrétiens
périr, qu’ils se trouvent sur terre ou en mer ! ». C’est ainsi
qu’ils célébrèrent leur Pâque – un rituel archaïque consistant à
faire couler le sang et à tuer des bébés, au sens le plus
littéral du terme tuer, sans nul recours à la
trans-substanciation du sang en vin.
Les criminels furent
arrêtés ; ils avouèrent et furent jugés coupables par l’Evêque
de Trente. Immédiatement, les juifs élevèrent une protestation
au Pape, lequel envoya à Trente l’Evêque de Vintimille, à des
fins d’investigation. Celui-ci aurait reçu un pot-de-vin
confortable de la part des juifs, en conséquence de quoi il
conclut que l’enfant avait été assassiné par une bombe plantée
là par le Hamas, afin de ruiner la réputation d’Israël, aucun
projectile d’artillerie de Tsahal n’ayant été retrouvé sur la
plage de Trente. « Simon avait été tué par des chrétiens, dans
l’évidente intention d’apporter la ruine aux juifs », indique
l’Encyclopédie juive d’avant-guerre, extrêmement prémonitoire :
en effet, ce même argument fut utilisé, mot pour mot, par les
juifs, en 2006, afin de tenter de justifier le massacre massif
d’enfants, à Kafr Qana.
Au quinzième siècle,
les juifs étaient, certes, influents. Mais ils n’étaient pas
(encore) tout-puissants. Ils ne pouvaient pas se jouer du monde
entier comme ils le firent, en 2002, après leurs massacres à
Jénine, donnant à absolument tout le monde l’ordre de dégager,
au motif qu’il n’y aurait rien eu à voir. A l’époque, ils ne
bénéficiaient pas du veto pavlovien des Etats-Unis au Conseil de
Sécurité de l’Onu. Ils n’étaient pas en mesure de bombarder
Rome, et il allait s’écouler encore quatre siècles avant que ne
fût inventé le mot « antisémitisme ». On leur accorda un marché
d’ami, bien pire encore qu’un traitement de faveur : le Pape
Sixte IV réunit une commission de six cardinaux, présidée par le
meilleur juriste de l’époque, et il lui confia le re-jugement de
cette affaire. Et (même) cette Cour Suprême trouva les assassins
coupables. Les minutes du procès ont survécu aux siècles, et on
peut les consulter, de nos jours, au Vatican.
[Pour plus de détail
sur la version catholique de ces événements, voir
http://www.stsimonoftrent.com
Pour plus de détail
sur la version juive des mêmes événements, voir
http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=803&letter=S
]
En 1965, l’Eglise
catholique romaine entama une sorte de perestroika [i]. Ce
furent les tristes vieux jours de Vatican II, durant lesquels
les modernisateurs éradiquèrent les fondements de la tradition,
dans l’espoir de mettre la foi au goût du jour et de la faire
coller au nouveau narratif judéo-compatible de la modernité. Dit
plus simplement : les évêques voulaient être aimés par la presse
libérale.
Les juifs, toujours en
alerte, profitèrent de cette opportunité pour pousser les
évêques à décanoniser saint Simon de Trente. Les évêques furent
bien trop heureux d’une telle aubaine : déjà, au cours d’un
rituel bizarre, les dirigeants de l’Eglise catholique avaient
trouvé les juifs innocents de la Crucifixion du Christ, tout en
reconnaissant la faute de l’Eglise dans la persécution des
juifs : en comparaison avec une volte-face aussi magistrale, la
crucifixion d’un bambin italien n’était que de la petite bière,
vous l’imaginez aisément… En moins de temps qu’il n’en faut pour
le dire, les évêques décidèrent donc que les aveux des assassins
n’étaient pas recevables, car ils auraient été obtenus sous la
torture et, ainsi, les accusés furent innocentés, le jeune
martyr étant, quant à lui, tout simplement passé par pertes et
profits. Il fut mis un terme à son culte, qui fut prestement
interdit, et les reliques de l’enfant martyrisé furent retirées
de l’église où elles reposaient et jetées en un lieu secret,
afin d’éviter toute reprise intempestive d’éventuels
pélerinages.
[
http://www.trentinocultura.net/orizzonti/notizie/Anno-2006/rogger.doc_cvt.asp
]
Mais revenons au Dr.
Ariel Toaff. En étudiant les archives du procès, celui-ci a fait
une découverte stupéfiante : bien loin d’avoir été dictées par
des investigateurs zélés recourant à la torture, les confessions
des assassins du petit Simon contenaient des éléments totalement
inconnus des hommes d’Eglise ou des gendarmes italiens. Les
assassins appartenaient à la petite communauté ashkénaze
attardée : ils pratiquaient des rites qui leur étaient propres,
très différents de ceux des juifs italiens autochtones ; ces
rites ont été fidèlement décrits dans leurs dépositions, or, ils
étaient totalement inconnus de la brigade criminelle de
l’époque. « Ces formules liturgiques, en hébreu, à la tonalité
violemment anti-chrétienne, ne sauraient être les projections de
juges, qui n’auraient en aucun cas pu connaître ces prières
n’appartenant en aucun cas au rituel des (juifs) italiens, mais
à la tradition ashkénaze », écrit Toaff. Un aveu n’a de valeur
que s’il contient un minimum de véridicité et de détails
vérifiables concernant le crime, dont la police n’aurait pas eu
préalablement connaissance : cette loi d’airain de
l’investigation criminelle avait été scrupuleusement respectée,
dans l’enquête sur le crime rituel de Trente.
Cette découverte est
de taille à secouer l’Eglise, à lui procurer un choc salutaire
et à lui redonner forme. Le noble rabbin lettré Ariel Toaff,
docteur de l’université, a remis saint Simon à l’ordre du jour –
oui, lui, saint-Simon, ce bébé victime à un double titre :
victime de la vengeance, au quinzième siècle, et victime de la
perestroïka (vaticanesque) du vingtième. Voilà qui appelait
repentance de la part des docteurs du Vatican, qui ont oublié
l’enfant assassiné, tout à leur drague d’importants juifs
américains. Mais ceux-là ne reconnaissent toujours pas leur
funeste erreur. Monsignor Iginio Rogger, un historien de
l’Eglise, qui a induit en erreur les investigateurs sur
l’affaire de saint Simon, dans les années 1960, a déclaré que
les aveux n’étaient absolument pas fiables, car « les juges
avaient eu recours à d’horribles tortures ». C’était là, à tout
le moins, formuler une observation antisioniste – et, « donc »,
antisémite – car si on devait rejeter du revers de la main tous
les aveux obtenus sous la torture, tous les prisonniers
palestiniens qui croupissent dans les atroces geôles juives
devraient être libérés illico. C’était aussi, là, une remarque
anti-américaine, car les Etats-Unis reconnaissent la valeur de
la torture, qu’ils pratiquent allègrement, notamment (mais pas
seulement) à Guantanamo. C’était là, de surcroît, formuler une
objection négationniste, étant donné qu’elle invalide en essence
le procès de Nuremberg.
« Je ne voudrais pas
être à la place de Toaff, et avoir à répondre de ses assertions
devant des historiens ayant sérieusement étudié cette affaire »,
a déclaré Rogger à USA Today. Mais la place de Toaff est
préférable – et de très loin – à celle de Rogger, qui devra
répondre de son manque d’égards envers le saint, au Paradis.
De plus, le crime
perpétré à Trente n’était nullement une exception : Toaff a
découvert de nombreux autres cas de ces sacrifices sanglants,
dans lesquels il est fait état d’enfants mutilés, dont le sang
versé fut utilisé dans la confection de matzots (pain
azyme), leurs occurrences s’étendant sur plus de cinq siècles
d’histoire européenne.
[ cliquer ici
outpouring of blood and its baking in Matzo
]
Le sang, ce breuvage
magique, était un remède populaire, à cette époque lointaine,
comme d’ailleurs en tous les temps : Hérode tenta de rester
jeune en se baignant dans le sang de bébés assassinés ; les
alchimistes utilisèrent du sang, dans leurs expériences tentant
de transmuter le plomb en or ; les sages juifs s’adonnaient à la
magie, et ils avaient recours au sang comme tout un chacun. Ces
denrées précieuses qu’étaient le sang humain, la poudre de sang
humain et les matzots complémentées au sang humain faisaient
l’objet d’un commerce extrêmement lucratif.
Des commerçants juifs
en faisaient commerce, accompagnées d’attestations rabbiniques
en autorisant la vente ; le produit le plus prisé et le plus
cher était le sang d’un goy katan, c’est-à-dire d’un
enfant non-juif. Beaucoup moins recherché (et, donc, bien
meilleur marché) était le sang provenant d’une circoncision. Ces
sacrifices sanglants étaient des « actions et des réactions
instinctives, viscérales, virulentes, au cours desquelles des
enfants ne comprenant rien à ce qui leur arrivait devenaient des
victimes innocentes de l’amour de Dieu et de la vengeance », a
écrit Toaff dans la préface de son ouvrage. « Leur sang baignait
les autels de Dieu, lequel, croyait-on, avait besoin d’être
guidé, et parfois même d’être poussé impatiemment, selon les
cas, soit à protéger, soit à punir ».
Cette remarque quelque
peu hermétique est plus facile à comprendre, si on lit l’ouvrage
du professeur Israël Yuval Deux Nations dans Ton Giron
[Two Ntions in your Womb]Yuval y explique que les libations de
sang étaient nécessaires (aux yeux des magiciens juifs) si l’on
voulait amener la Vengeance Divine sur les Goyim. Il cite
également un cas irréfutable (c’est-à-dire non démenti par les
juifs eux-mêmes) d’un sacrifice sanglant pratiqué par un juif.
[lire, à ce sujet, mon article « Diffamations Sanglantes », sur
mon site :
http://www.israelshamir.net ].
Toaff surpasse Yuval,
en mettant l’accent sur le recours habituel des juifs au sang
humain, au Moyen-Age, à des fins de magie et en faisant place à
l’élément antichrétien : la crucifixion des victimes et les
vociférations contre le Christ et la Vierge Marie. A ce sujet,
son ouvrage est confirmé par le livre (certes, plus timide)
d’Elliott Horowitz : Des Rites sans foi ni loi : Pourim et le
Legs de la Violence juive [Reckless Rites : Purim and the
Legacy of Jewish Violence, Princeton
University Press, 2006] [
http://www.iupress.indiana.edu/journals/jss/jss4-2.html ].
Horowitz y informe ses lecteurs au sujet de rituels fort
étranges : flagellations de la Vierge, destructions de crucifix,
passages à tabac et assassinats de chrétiens.
Désormais, c’est du
passé. Aujourd’hui, nous pouvons nous retourner vers le passé et
dire : oui, certains sages et certains mystiques juifs ont
pratiqué des sacrifices humains. Ils ont assassiné des enfants,
ils en ont mutilé le petit corps et ils ont utilisé leur sang
afin de faire se déverser l’Ire Divine contre leurs voisins
non-juifs. Ils ont moqué les rites chrétiens en utilisant le
sang de chrétiens, en lieu et place du sang du Christ.
L’Eglise, et les
peuples, dans l’ensemble de l’Europe, avaient donc raison. Les
Européens (ainsi que les Arabes, et les Russes) n’étaient
nullement des bigots cinglés ; ils comprenaient fort bien ce
qu’ils voyaient de leurs propres yeux. Ils punirent les
coupables, et ils laissèrent les innocents vivre en paix.
Nous, les humains,
nous sommes capables d’examiner cette page horrible de
l’Histoire sans perdre pour autant notre dignité, et nous sommes
capables, tant qu’à faire, de verser une larme ou deux pour les
pauvres enfants détruits par ces monstres avides de colère
divine. Les juifs devraient être plus modestes, et cesser
d’entretenir leurs blessures historiques comme autant de tours
dans leur sac : leurs ancêtres furent florissants, en dépit de
ces terribles exactions perpétrées par certains de leurs
coréligionnaires, tandis qu’au contraire, dans l’Etat juif, les
péchés d’une poignée de Palestiniens retombent sur tous les
Palestiniens. Nous devrions aussi rejeter d’un haussement
d’épaules les geignements des amis d’Israël quand ceux-ci
refusent que nous voyions les massacres de Jénine ou de Qana,
car – oui, très exactement – il s’agit là de « diffamation
sanglante », comme ils disent : autant dire qu’il ne s’agit
(hélas !) absolument pas de diffamation.
Espérons que l’acte
extrêmement courageux du Professeur Toaff représentera un
tournant dans la vie de l’Eglise. La déviation causée par la
perestroïka de Vatican II est allée trop loin. Souvenez-vous que
la perestroïka russe s’est terminée par l’effondrement total de
l’ensemble de la structure soviétique. Si les antipapistes
redoutaient un anti-christ sur le Saint-Siège de saintPierre,
demeure le danger, très réel, d’un Gorbatchev mitré.
Dans la ville
italienne d’Orvieto, sur la côte adriatique, les juifs ont exigé
l’interdiction d’une exposition de grande valeur artistique et
la cessation de la procession commémorant le miracle de Trani.
[
http://www.haaretz.com/hasen/spages/815206.html ]
C’est en effet à Trani
que, voici un millénaire, une hostie consacrée fut dérobée, à
l’église, par une juive. Après quoi, cette voleuse décida de
frire le corps du Christ dans l’huile bouillante. Mais,
miraculeusement, l’hostie se transforma en chair humaine et se
mit à saigner abondamment, tant et si bien que le sang sacré se
répandit dans toute la maison de cette femme juive. De fait, de
tels cas de profanation d’hostiles sont bien attestés dans
l’ensemble de l’Europe ; ils ont été bien décrits par Yuval,
Horowitz et Toaff ; ils se sont effectivement produits, et seul
un infâme culot juif [chutzpah] poussa l’Association Romaine des
Amis d’Israël à adresser une missive au Pape afin d’exiger de
lui que fût mis un terme à un culte observé depuis un
millénaire. Et cette association a eu gain de cause. L’Eglise
s’est soumise, les panneaux de l’exposition furent démantelés,
la procession fut annulée et de plates excuses furent adressées
aux juifs, à la grande satisfaction des ambassadeurs d’Israël
Gideon Meir (auprès du gouvernement italien) et Oden Ben Hur
(auprès du Vatican), qui avaient édicté cette capitulation.
« Etrange monde, que
le nôtre » – écrivit Domenico Savino dans l’excellent
web-magazine Effedieffe.
[
http://www.effedieffe.com/interventizeta.php?id=1766¶metro=religione
]
« L’offense est
attribuée à la Foi chrétienne, et le pardon est exigé, non pas
des victimes, mais des coupables. » Savino se demande
rhétoriquement s’il était vraiment impossible d’ignorer tout
simplement l’exigence des Amis d’Israël, et il cite longuement
les propos du Cardinal Walter Kasper, lequel représenta le
Vatican lors de cette capitulation. Kasper y a fait son « full
Monty » [Allusion à un film anglais des années 1980, où des
chômeurs, dans l’espoir de trouver du boulot, procèdent à un
strip-teese intégral] : il nia que l’Eglise est le Véritable et
Unique Israël Elu, il affirma la position d’égalité des juifs,
en tant que « frères aînés », il dénia la nécessité du Christ et
il sollicita le pardon des juifs, le tout, en promettant un
« nouveau printemps, pour l’Eglise et pour le monde ».
« Un printemps, pour
l’Eglise ? ! ? », se récrie Savino. « Ah, mais nous avons déjà
entendu ça ! Le Pape, à l’issue de Vatican II, avait
dit : « Nous attendions le printemps, et c’est l’orage qui est
venu ». Ce printemps, nous en avons plus qu’assez, et après
cette réconciliation, à Orvieto, je ne veux plus entendre ne
serait-ce que le mot « printemps », car dès que je l’entends
prononcer, je vois le rictus de satisfaction des « frères
aînés » Gideon Meir et Oden Ben Hur ! »
La perestroïka n’a pas
affecté la seule Italie, ni la seule Eglise catholique. En
Allemagne, un nouveau sacrilège est en préparation : une « Bible
politiquement correcte », dans laquelle le récit de la Passion
du Christ sera modifié, afin de ne pas causer d’inconfort aux
juifs. Ce titre est trompeur : ils ne peuvent pas, en effet,
intituler leur produit de merde « Nouvelle traduction allemande
de la Bible, exempte de sexisme et d’antisémitisme », de la même
manière qu’on ne saurait qualifier ses propres eaux usées de
« vin exempt de substances dangereuses pour la santé ».
« Changer une seule lettre de la Bible, cela équivaut à détruire
le monde », affirme le Talmud, qui cite l’exemple d’un rouleau
de la Torah dans lequel un seul mot avait été modifié, « meod »
(très), devenant « mavet » (mort). Une telle Torah célébrant la
mort pourrait à n’en pas douter entraîner la fin du monde.
Ces saintes écritures
« antisemitism-free » mettront à n’en pas douter l’accent sur la
souffrance juive, l’Eglise jouant le rôle du sale type, dans la
pièce. Elles exalteront Judas et répudieront le Christ. De la
même manière, en expurger les « préjugés sexistes » aura pour
effet la suppression de l’Annonciation, cette grande dichotomie
entre la monocausalité stérile des juifs et la fusion chrétienne
du Ciel et de la Terre. De fait, le modèle chrétien a eu
tellement plus de succès que même les juifs l’ont adopté dans
leur Cabbale, et qu’ils ont apparemment décidé de laisser aux
Allemands leur vieille monocausalité, dont ils n’avaient plus
rien à faire.
En Angleterre, un
hebdomadaire libéral paraissant de longue date, The Observer,
a changé de plumage, devenant un nid de néocons soutenant la
guerre et l’alliance Blair-Bush. Avec une parfaite logique, ce
périodique a aussi renoncé au Christ, lui préférant les juifs,
comme il appert dans cette critique d’un ouvrage récemment paru
en Grande-Bretagne :
[
http://www.observer.guardian.co.uk/review/story/0,,200583,00.html
]
Adams Mars-Jones y
préfère Oscar Schindler au Général Adam von Trott, exécuté en
raison de la part qu’il prit au Complot des Généraux [contre
Hitler, ndt], en 1944 ! : « C’est ce qui fit de la Liste de
Schindler un film si étonnant : ce film répondait à l’éthique
juive en montrant le cheminement extérieur du héros, plutôt
qu’un cheminement intérieur. Le type était foireux. Et alors ?
Ce sont ses oignons ; l’important, c’est qu’il ait sauvé des
juifs ! Ses mitzvahs [B.A., ndt] lui ont valu une place parmi
les Justes Gentils, et en l’absence d’une vie dans l’au-delà
(car ça, ce n’est pas vraiment un péché mignon de la foi juive),
c’est tout ce qu’on peut en dire. Ayons plus de ce ton-là, et
moins de ce culte du martyre. La vénération pour le sacrifice,
pour une victoire purement symbolique, peut faire dérailler
l’entreprise la mieux intentionnée, et risque d’insulter les
morts, lesquels n’avaient pas le choix. »
Le critique de l’Observer
a clairement explicité son choix pour Judas ou Caïphe (« bien
que foireux, il a voulu sauver des juifs ») et contre Jésus
Christ, qui incarnait le Sacrifice. Son appel à « moins de culte
du martyre, moins de vénération pour le sacrifice, pour une
victoire purement symbolique » ferait du Golgotha le dernier mot
de la question, avec nulle Résurrection en vue. Qui a besoin des
vertus chrétiennes ? Les péchés et les vices de l’homme sont ses
oignons, n’est-ce pas, dès lors qu’il a sauvé des juifs », et le
mieux qu’un goy puisse espérer, c’est une « place parmi les
Justes Gentils ». De ce point de vue, saint Simon et d’autre
enfants ne sont pas morts en vain : ils ont contribué à l’appel
des juifs à la Vengeance Divine, et c’est là le maximum de ce
qu’ils étaient en mesure d’espérer. De la même manière, les
soldats britanniques ne sauraient espérer meilleur sort que
celui de mourir pour Israël dans les rues de Bassora ou de
Téhéran, ou ailleurs…
Ainsi, à Rome, à
Berlin ou à Londres, les juifs ont gagné une manche ou deux,
dans leur compétition avec l’Eglise catholique. En s’acharnant
avec entêtement, en ne regrettant jamais rien, en ne s’excusant
jamais de rien, en oeuvrant sans relâche contre le
christianisme, ils ont réussi à remplacer, dans les esprits
simples, les images de la Via Dolorosa, du Golgotha et de la
Résurrection, par leurs grossières déformations de l’histoire
humaine prenant la forme d’une interminable souffrance de juifs
innocents, de diffamations sanglantes, d’holocaustes et de
rédemption sioniste en Terre sainte. Ainsi, les gens ont rejeté
– on peut les comprendre (mais non les excuser, ndt) – l’idée de
la culpabilité juive dans la mise à mort du Christ : en lieu et
place, les juifs ont réussi à installer dans leur intellect une
idée encore bien plus absurde : celle de la culpabilité de
l’Eglise dans la mort de juifs !
Les conséquences ne
sont pas purement théologiques. La Grande-Bretagne, l’Italie et
l’Allemagne acquiescent à l’étranglement de la Palestine
pourtant chrétienne, au blocus de Gaza, au vol de terres
appartenant à l’Eglise à Bethléem et à Jérusalem. Ces pays
soutiennent le Drang Nach Osten américain. Pire : ils ont perdu
leur liens avec Dieu, leur empathie envers leurs frères humains
se tarit ; on dirait qu’un esprit de vengeance aveugle – que,
seul, un sang innocent serait en mesure de conjurer – s’est
emparé d’eux.
La publication de
l’ouvrage du Dr Toaff pourrait bien marquer un point de
retournement (atteint in extremis) dans l’histoire
occidentale – un retournement à trois cent soixante degrés,
faisant repasser l’Occident, de son pardon à Judas, à
l’adoration du Christ. Certes : sa relation de sacrifices
rituels d’enfants ne fait que produire une petite fêlure dans
l’immense édifice d’un exceptionnalisme juif profondément ancré
dans le béton de la mentalité européenne.
Mais les immenses
édifices ont le don de s’effondrer d’un seul bloc. Cela, un
certain 11 septembre nous l’a appris.
Apparemment, les juifs
se sont sentis visés… Alors, aussitôt, ils ont attaqué Toaff,
tels un essaim de moucherons en furie [Voir mon article ‘Carter
et l’essaim de moucherons’ (Titre
original : Carter and Swarm) sur mon site, au lien
suivant :
http://www.israelshamir.net ]. Un historien juif de renom,
rabbin et lui-même fils de rabbin, a relaté des événements vieux
de cinq siècles. Et alors ? Y a-t-il là de quoi s’émouvoir ? Au
Moyen-Age, le recours au sang humain, la nécromancie et la magie
noire n’étaient pas le fait exclusif des juifs ; les sorcières
et les mages goyim ne donnaient certes pas leur part aux
chiens ! Alors : rejoignez tout simplement le club humain, avec
ses verrues et ses défauts ! Mais c’est là chose bien trop
humiliante, pour d’arrogants Sélectionnés (par God Himself !).
« C’est absolument
incroyable qu’il y ait quelqu’un – un historien israélien, de
surcroît ! – pour accorder une once de légitimité à l’accusation
diffamatoire sanglante qui a été la source de souffrances
indicibles et d’agressions innombrables contre les juifs, à
travers l’Histoire », a déclaré Abe Foxman, directeur national
(pour les Etats-Unis) de l’Anti-Defamation League, laquelle a
qualifié le livre de « dénué de fondement », l’accusant
« d’apporter de l’eau au moulin des antisémites, partout dans le
monde ».
Plus rabbin
qu’historien, Foxman sait a priori, selon sa foi et son
intime conviction, qu’il s’agirait là de « billevesées ». Mais
n’a-t-il pas dit la même chose, à propos du Massacre de Jénine ?
Dans un communiqué de
presse, l’Université (israélienne) Bar-Ilan « exprime sa grande
colère et son extrême mécontentement au sujet de Toaff, en
raison du manque de tact dont il a fait montre en publiant son
ouvrage sur les accusations de meurtres rituels (juifs) en
Italie. Son choix d’une maison d’édition privée italienne, le
titre particulièrement provocateur de l’ouvrage et les
interprétations données par les médias de son contenu ont
offensé les sensibilités de juifs du monde entier, et porté
atteinte au délicat tissu des relations entre juifs et
chrétiens. L’Université Bar-Ilan condamne avec la dernière
énergie et rejette totalement ce que semble suggérer l’ouvrage
de Toaff, ainsi que les reportages diffusés par les médias
portant sur son contenu, comme si les accusations sanglantes
ayant conduit à l’assassinat de millions de juifs innocents
avaient un quelconque fondement. »
Qu’en termes
incendiaires ces choses-là sont dites ! Toaff a été
immédiatement en butte à une énorme pression communautaire: il
allait se retrouver – à soixante-cinq ans – sur la paille, à la
rue, probablement sans retraite, sans amis et sans étudiants,
ostracisé et excommunié. Sans doute sa vie elle-même était-elle
menacée : l’on sait que les juifs ont l’habitude d’employer des
tueurs professionnels extrêmement discrets pour éliminer de
telles nuisances. Jadis, on les appelait ‘rodef’. Aujourd’hui,
ce sont les ‘kidon’. Mais seul le nom a changé : ils sont
toujours aussi efficaces, et ils ont été interceptés bien plus
rarement que d’autres maniaques en manque de sang. La réputation
de Toaf allait être totalement ruinée : une certaine Sue
Blackwell
[
http://www.sue.be/pal ] se dit prête à « consulter ses amis
juifs » et le traite de nazi, un Phare de Flicage [Searchlight]
sponsorisé par l’ADL allait révéler, envahir ou inventer de
toutes pièces sa vie privée ; bien des petits juifs, sur le
ouèbe, n’allaient pas manquer de le traîner dans la boue, sur
leurs blogs et sur leur corvette porte-étendard, j’ai nommé
l’ « encyclopédie en ligne » Wikipedia…
Au début de l’attaque,
il a tenté de résister
[
http://www.haaretz.com/hasen/spages/826066.html] : « Je ne
renoncerai jamais à ma dévotion envers la vérité et les libertés
académiques, dût le monde entier me crucifier ! »
Toaff a déclaré, voici
de cela quelques jours, au quotidien israélien Haaretz
qu’il existe une base factuelle à certaines des accusations de
recours à des crimes rituels, portées contre des juifs, au
Moyen-Age.
Mais Toaff n’était pas
fait de pierre. A l’instar de Winston Smith, le personnage
principal du roman 1984 d’Orwell, il a craqué, dans sa
cellule mentale surveillée par l’inquisition juive. Il a donc
publié ses plus plates excuses, arrêté de diffuser son livre,
promis de le soumettre à l’Imprimatur juive et même « de faire
don de tous les fonds résultants de la vente de son livre à
l’Anti-Defamation League » de notre excellent Abe Foxman.
Ses derniers mots
furent aussi touchants que ceux prononcés par Galilée abjurant
son hérésie : « Je ne permettrait jamais qu’un quelconque
contempteur des juifs m’instrumentalise, ou se serve de mes
recherches en guise d’instrument pour attiser les flammes, une
fois encore, de la haine qui a conduit à l’assassinat de
millions de juifs. Je présente mes sincères excuses à tous ceux
qui auraient été offensés par les articles et les faits déformés
qui ont été attribués à mon livre, ainsi qu’à moi-même. »
Ainsi Ariel Toaff
a-t-il cédé à la pression de la communauté. Non qu’importe le
moins du monde ce qu’il peut bien dire, aujourd’hui. Nous ne
savons pas, en effet, quelles tortures mentales ont bien pu lui
être infligées par la Gestapo juive de l’ADL, ni de quelle
manière il a été contraint à se rétracter.
Ce qu’il nous a
apporté est amplement suffisant.
Vous allez me dire :
mais que nous a-t-il apporté, au juste ? D’une certaine manière,
sa contribution s’assimile à celle de Benny Morris et d’autres
Nouveaux historiens israéliens : ceux-ci se sont contentés de
répéter les données dont nous avions connaissance, de sources
palestiniennes, notamment grâce à Abu Lughud et à Edward Saïd.
Mais les sources palestiniennes n’étaient pas jugées fiables :
seules, les sources juives sont considérées dignes de foi, dans
notre univers judéo-centré. C’est donc la raison pour laquelle
Morris et consorts ont aidé des millions de personnes à se
libérer du narratif sioniste imposé. Cela n’aurait pas été
nécessaire, eussions-nous été capables de croire un goy
confronté à un juif, un arabe parlant de l’Expulsion de 1948, ou
encore un Italien parlant de saint Simon, voire, peut-être, un
Allemand évoquant les déportations de la seconde guerre
mondiale. Et voici que Toaff vient de libérer moult âmes
captives en répétant ce que nous savions déjà, à partir de moult
sources italiennes, anglaises, allemandes ou russes.
Si la « diffamation
sanglante » s’avère non pas une diffamation, mais bel et bien un
crime caractérisé, alors, peut-être d’autres assertions juives
vont-elles, à leur tour, s’effondrer ? Les Russes n’étaient
peut-être pas responsables des pogromes, allez savoir ?
Peut-être cet Ahmadinejad n’est-il pas le nouvel Hitler
fanatique et ivre de destructions dont on nous bassine ? Et si
les musulmans n’étaient pas ces haïsseurs de juifs malfaisants
dont on nous rebat les oreilles ? Bigre !
Par ailleurs, Ariel
Toaff nous a offert une meurtrière de tir nous permettant
d’observer les processus en action au sein de la juiverie, et de
comprendre de quelle manière cette incroyable discipline
d’Essaim est perpétuée, de quelle manière les dissidents sont
châtiés, de quelle manière l’uniformité mentale est obtenue.
La juiverie, de ce
point de vue, est effectivement exceptionnelle : un savant
chrétien (ou musulman) qui découvrirait une tache dans la longue
histoire de l’Eglise ne chercherait certainement pas à la
dissimuler, car il sait qu’il ne sera pas ramené à résipiscence
par la terreur ; qu’il ne sera pas ostracisé, même s’il fait
sienne les opinions les plus viles ; et que, quand bien même
serait-il excommunié, ce scientifique ou cet écrivain trouverait
un soutien amplement suffisant, comme celui dont ont bénéficié
un Salman Rushdee, un Voltaire ou encore un Tolstoï.
Ni l’Eglise ni la Umma
ne requièrent une telle discipline aveugle, et ni le Pape ni
aucun Imam ne détient, sur ses coreligionnaires, le pouvoir dont
dispose Monsieur Abe Foxman. Or, Foxman se tape totalement de la
vérité : il opte toujours pour ce qui (à ses yeux, tout au
moins) est « bon pour les juifs ». Et peu importe la foule des
témoins : même un reportage live sur un sacrifice humain
rituel juif ne saurait le contraindre à admettre une vérité
déplaisante : il trouvera toujours une bonne raison. Nous
l’avons vu, dans le cas du bombardement de Qana [au Liban],
quand les avions israéliens ont détruit un bâtiment, tuant près
de cinquante enfants, soit assurément bien plus que ce que les
sages de l’Ombrie n’en ont jamais tués.
Par conséquent,
n’espérez pas que le bouquin de Toaff convaincra les juifs –
rien n’est en mesure de le faire.
Ne soyez pas envieux
de cette union des cœurs et des esprits juifs ; le revers de la
médaille de cette unité, c’est le fait qu’Aucun Juif N’Est
Libre. Ce sont ses parents, qui forcent quelqu’un à être juif ;
un juif n’a aucune liberté d’esprit, à aucun stade de son
existence. La seule chose qu’il ait à faire, c’est : obéir aux
ordres. Cher lecteur juif, si cela pouvait te permettre de
comprendre que tu es un esclave, ce que tu as lu jusqu’ici
n’aura pas été vain. Tant que tu resteras incapable de répondre,
à la question rhétorique « n’es-tu pas un juif ? » par un
simple « non », tu resteras un prisonnier sur parole, un captif
au bout de sa corde.
Tôt ou tard, ils vont
tirer sur la corde. Tôt au tard, tu devras mentir, rechercher
des paroles ambigües, afin de nier que ce que tu sais est exact
et authentique. La liberté est à ta porte ; alors, tends la main
et saisis-la ! Comme le Royaume des Cieux, la liberté est à
toi : il te suffit de la demander. La Liberté, c’est le Christ,
car c’est avec son cœur qu’un homme choisit le Christ, non avec
son prépuce. Tu es libre, dès lors que tu accueilles le Christ
et que tu es capable de répondre, comme le dit l’Evangile
[Matthieu 5:37] : « Que ton « Oui » signifie bien : « Oui, je
suis un chrétien ! », et que ton « Non » signifie bien : « Non,
je ne suis pas un juif ! » ! »
Grâce au Ciel, c’est
possible !
Toaff était sur le
point de s’en sortir ; quel dommage, qu’il ait perdu courage !
Son triste sort me
rappelle celui d’Uriel (presque un homonyme !) Acosta. Noble
précurseur de Spinoza, cet Acosta (né vers 1585 à Oporto,
Portugal – mort en avril 1640 à Amsterdam) s’étant attaqué au
judaïsme rabbinique, fut excommunié. « Âme sensible, Acosta ne
supporta pas l’isolement résultant de sa mise à l’écart, et il
se parjura, comme l’indique l’Encyclopedia Britannica.
Excommunié une seconde fois après avoir été accusé de dissuader
les chrétiens de se convertir au judaïsme, il prononça
publiquement son autocritique après avoir souffert de longues
années d’ostracisme. Cette humiliation détruisit ce qui lui
restait d’estime de soi, et il se suicida d’une décharge de
chevrotines. » L’erreur – fatale – commise par Acosta, c’est
d’avoir été loin, mais pas assez.
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[i]
Etrangement, ce procès ecclésial a coïncidé, pratiquement, avec
la première Perestroïka [le dézingage de Staline] entreprise par
Krushchev lors du vingt-deuxième Congrès du Parti communiste de
l’URSS, en 1961, au cours duquel ledit Parti se repentit des
péchés et des crimes commis par ses grands dirigeants
d’autrefois. Une génération plus tard, c’est-à-dire trente ans
après, le Parti lui-même s’effondra et ses adhérents furent
décimés par la deuxième Perestroïka. La pénitence, c’est bon,
pour l’âme. A cette importante différence près : l’âme, quant à
elle, est immortelle…
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